La transition durable : un enjeu incontournable pour les PME locales

4 minute(s) de lecture
7 novembre 2024 11:30:00 CET

Aujourd’hui, la durabilité est au cœur des préoccupations de toutes les organisations, qu’elles soient de grande taille ou des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Pourtant, au niveau local, les collaborations entre autorités publiques et TPME se révèlent souvent complexes, particulièrement en matière de durabilité.

Cette situation est d’autant plus critique en période post-électorale, alors que les autorités nouvellement élues doivent définir leurs priorités pour la prochaine législature. Dans La Libre Eco, Audrey Lebas, Chargée de recherche à HEC Liège, évoque la nécessité pour les territoires et PME de s’aligner en matière de développement durable.

Les freins à la transition durable des PME

Face à ces enjeux, de nombreuses entreprises, quelle que soit leur taille, reconnaissent l'importance de l’intégration du développement durable dans leurs activités, au-delà des seuls aspects économiques. Cependant, bien que cette prise de conscience soit croissante, la transition durable au sein des TPME se retrouve souvent freinée par divers éléments :

  • Parmi ces éléments se trouve un manque de ressources, notamment en temps et en expertise. La priorité des TPME restant la gestion quotidienne de leurs activités économiques, la charge cognitive nécessaire à l'intégration des aspects environnementaux et sociétaux devient un défi de taille.

  • En plus de ce manque de temps, ces entreprises se retrouvent confrontées à un cadre réglementaire dense et parfois déconcertant. Les normes et obligations européennes, nationales et régionales évoluent rapidement, les impactant directement ou indirectement. Naviguer à travers cette jungle de règles, tout en essayant de saisir les opportunités de subventions ou de financements pour engager une transition durable, s’avère souvent une tâche ardue.

  • Il peut aussi persister un manque de conscience et de sensibilité face aux enjeux de durabilité. Souvent focalisées sur leurs objectifs immédiats, certaines entreprises ignorent consciemment l’impact à long terme de leurs activités sur l’environnement et la société. Ce manque de conscience peut aussi découler d'une méconnaissance des principes de durabilité et des bénéfices concrets qu’ils peuvent apporter. Sans une sensibilisation accrue et des efforts de communication pour intégrer ces enjeux dans leur culture et stratégie, les entreprises risquent de continuer à se détourner d'une transition pourtant essentielle pour leur avenir et celui de la planète.
  • Enfin, ces entreprises doivent également composer avec des démarches administratives lourdes qui peuvent freiner leur motivation à se lancer dans des projets durables. Cette complexité, conjuguée à un manque de soutien adapté, fait que bon nombre de PME se retrouvent désorientées.

Vers un soutien simplifié du développement durable des PME

Pour que ces entreprises puissent réellement s’engager dans une démarche durable, il est essentiel de leur offrir un accès simplifié à l’information et aux ressources disponibles. À l’instar du service ESG mis en place par l’Union des classes moyennes (UCM), il devient crucial de proposer aux TPME un guichet unique pour obtenir des informations claires et pratiques sur les aspects réglementaires, les financements et les aides disponibles.

Au-delà de l’information, les entreprises doivent également pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé, adapté à leurs besoins spécifiques. « Il est important que les TPME puissent être soutenues directement dans ces démarches de manière multicanale », explique Audrey Lebas dans sa chronique pour La Libre. Cela pourrait se traduire par un soutien multicanal, alliant des services en ligne (comme une hotline dédiée) à des points d’information physiques proches de leur implantation. Ce type de service permettrait de lever les barrières administratives et de simplifier les démarches liées à la transition durable

Une stratégie territoriale commune pour une transition durable assurée

Cependant, comme le précise Audrey Lebas, l’accès à l’information et aux aides financières ne constitue qu’une partie de la solution. La véritable question est de savoir comment chaque acteur économique, à son échelle, peut s’intégrer dans une stratégie territoriale de développement durable. Pour cela, il est nécessaire de définir un cadre stratégique commun au niveau local, permettant une compréhension et une mise en œuvre partagées des enjeux de durabilité.

Les autorités locales ont un rôle clé à jouer dans la définition de ces priorités stratégiques, en tenant compte à la fois des obligations européennes et des réalités économiques et sociétales des entreprises locales. La prochaine législature, par exemple, pourrait s’articuler autour de plans stratégiques transversaux, comme ceux prévus pour la période 2025-2031, ou de mesures incitatives favorisant les échanges entre entreprises locales.

« Dans la construction de ces politiques, il est essentiel que les autorités locales prennent le temps d’écouter les entreprises, notamment les TPME, et les individus qui se trouvent derrière ces entreprises, pour comprendre leurs freins, leurs besoins et leurs ambitions. Cette co-construction des politiques de durabilité permettra une meilleure appropriation des enjeux et une mise en œuvre plus efficace durant les 6 prochaines années », spécifie Audrey Lebas.

Enzyme : une initiative au service de la transition durable

Dans cette dynamique de soutien aux entreprises locales, l’initiative Enzyme de HEC Liège Executive Education, soutenue par le Fonds Social Européen, a l’ambition de former des Conseillers en développement durable, spécifiquement pour les PME. À cette fin, Le Certificat d’Université en Conseil en Développement Durable et Transition des PME vise à former des professionnels capables d’accompagner les entreprises dans leur transition durable, qu’ils soient intégrés en interne ou travaillent comme indépendants.

Ces conseillers, grâce à leur expertise, sont à même de guider les entreprises dans la mise en place de stratégies durables répondant aux nouvelles normes européennes, tout en favorisant un développement durable au sein des PME. En contribuant à combler l’écart entre les ambitions des PME et les réalités réglementaires et économiques auxquelles elles sont confrontées, les interventions de ces Conseilleurs en Développement Durable peuvent faire toute la différence pour des entreprises cherchant à s’engager sur la voie de la durabilité tout en profitant des opportunités offertes par cette transition.

En conclusion, le développement durable au sein des PME ne peut être réussi que par une approche collaborative, impliquant à la fois les entreprises et les autorités locales. Pour cela, les gouvernements doivent écouter et comprendre les besoins des petites entreprises, tout en facilitant leur accès à l’information et au soutien nécessaire. Parallèlement, des initiatives de formation comme Enzyme sont cruciales pour accompagner cette transformation et garantir une mise en œuvre efficace des politiques de durabilité dans les années à venir.

Vous souhaitez œuvrer en tant que Conseiller Durable au sein de PME ?

En tant qu’entreprise, vous souhaitez avoir des ressources en interne pour assurer une transition vers la durabilité ?

Découvrez le Certificat d’Université en Conseil en Développement Durable et Transition des PME !

Découvrir le Certificat

 

Source : « Durabilité: territoires et PME doivent s’aligner », Audrey Lebas pour La Libre Eco (La Libre Belgique), 19-10-2024

Il n'y a pas encore de commentaire

Dites-nous ce que vous en pensez !